Posted on June 22, 2021 by Katie Bryski
La pandémie de COVID-19 a démontré concrètement l’effet que peuvent avoir les facteurs sociaux sur la santé et l’équité en santé. Les inégalités en santé se manifestent lorsqu’une personne obtient de moins bons résultats en santé ou des soins de moindre qualité à cause de ce qu’elle est, de l’endroit où elle vit ou de ce qu’elle possède ou ne possède pas. Le nouveau Groupe de travail sur les déterminants sociaux de la santé sur InfoCentral explorera les façons d’intégrer aux systèmes de santé numériques les déterminants sociaux de la santé (DSS) et les concepts qui y sont associés.
Récemment, les dirigeantes du groupe ont participé à notre balado afin d’explorer les DSS plus en détail et de parler du nouveau groupe de travail. Marcy Antonio est doctorante à l’Université de Victoria, et Annalijn Conklin est professeure adjointe à la faculté de sciences pharmaceutiques de l’Université de la Colombie-Britannique. Waldo Beauséjour, d’Inforoute, s’est joint à la conversation.
Les déterminants sociaux de la santé ont souvent été assimilés à des caractéristiques personnelles comme le genre, l’âge et le code postal. Cependant, cette perception évolue. « Je pense qu’ils sont beaucoup plus que ça, explique Marcy Antonio. À vrai dire, je les vois davantage comme un concept structurel, dans la mesure où ce sont les systèmes qui engendrent ces inégalités. » Ces systèmes sociaux génèrent des contextes qui se superposent en un schéma qui, selon Mme Conklin, ressemble à un oignon. « Il y a une personne qui est intégrée à une structure familiale, laquelle est intégrée à une communauté. » Ce milieu est à son tour soumis à des systèmes politiques et économiques, et même à l’environnement physique proprement dit.
Des mesures plus subjectives peuvent aussi offrir des points de vue importants. « Recueillons-nous de l’information sur la confiance? s’interroge Waldo Beauséjour. Cherchons-nous à savoir comment se sentent les gens lorsqu’ils interagissent avec leurs professionnels de la santé? » Même s’il souligne que ce genre d’indicateur peut être difficile à jauger, certaines études – au Canada comme à l’étranger – ont commencé à mesurer la satisfaction des patients et leurs perceptions du réseau de la santé.
Clairement, il y a quantités de données à examiner. Mais en fait-on actuellement la saisie de la bonne façon dans les systèmes de santé numériques? « Pas vraiment », confesse Mme Conklin. L’information peut se trouver à divers endroits – dans les recensements et les formulaires fiscaux, par exemple – mais elle est rarement reliée aux ensembles de données du réseau de la santé. De plus, comme les DSS peuvent être confidentielles, il faut s’assurer d’une collecte sécuritaire et d’une utilisation appropriée.
Et le Groupe de travail sur les déterminants sociaux de la santé entre en scène. Se réunissant chaque mois, il cherche à créer des principes directeurs sur la façon d’implanter le concept des DSS aux systèmes de santé numériques. Comme l’explique Mme Antonio, « nous cherchons à établir des pratiques culturellement sûres pour la collecte, l’utilisation et le partage des déterminants sociaux des données sur la santé. »
Pour participer à la conversation, rendez-vous sur la page du Groupe de travail sur les déterminants sociaux de la santé. Les rencontres ont lieu le premier mercredi de chaque mois, de midi à 13 h HE/9 h à 10 h HP. Venez y vivre des discussions interactives et des rencontres en groupes de réflexion. Commencez votre préparation en écoutant, sur notre Info-Balado sur la santé numérique, notre épisode complet sur les DSS, et en lisant notre Analyse de l’équité en santé numérique.
Katie Bryski est administratrice de contenu chez Inforoute Santé du Canada. Possédant près de 10 années d'expérience en baladodiffusion, elle produit également le balado d'Inforoute, l'Info-Balado sur la santé numérique. Elle s’intéresse tout particulièrement aux liens qui existent entre la santé numérique et l’intersectionnalité.