Publié le 25 septembre 2018 par Andrea MacLean
Je travaille dans le domaine des soins de santé depuis longtemps, et j’ai toujours entendu dire, lu ou moi-même affirmé qu'il était essentiel que les diverses solutions de TI et de soins de santé soient capables de « se parler », c’est-à-dire de communiquer et de s’échanger de l'information.
Aujourd'hui au Canada, même si des milliers et des milliers de communications s'effectuent chaque jour entre les professionnels de la santé et les solutions, nous avons encore du mal à échanger l'information comme nous le voudrions vraiment, tout simplement parce que nous n'avons pas dès le départ décrit avec précision les critères de communications efficaces et explicites. Nous avons tendance à envoyer des données qui ne sont ni structurées ni normalisées ou encore du texte narratif. Évidemment, les questions de santé n'étant jamais toutes noires ou toutes blanches, nous aurons toujours besoin du texte narratif dans une certaine mesure. Mais nous avons également besoin de systèmes qui communiquent des renseignements médicaux qui sont concis et contextuels, et dont le sens est clair et univoque. De cette façon, l'information pourra être utilisée:
- par d'autres systèmes et par des cliniciens, afin qu'ils disposent d'un portrait complet et éclairé de l'état de santé d'un patient;
- pour créer et appliquer des plans de mieux-être, de soins et de traitement avisés;
- pour assurer l'accès aux soins, aux interventions, aux médicaments et aux services indiqués;
- pour évaluer de manière probante les effets d'un traitement;
- pour élaborer ou améliorer des pratiques et directives cliniques.
Nous avons besoin d'un accès à des données précises au bon moment, sur n'importe quel appareil, d'un bout à l'autre du pays et peu importe le protocole de communication utilisé (messagerie HL7 [Health Level-7] V2, V3; CDA [Clinical Document Architecture] ou FHIR [Fast Healthcare Interoperability Resources]).
La médecine de précision exige une communication de précision, et donc une langue de précision. Or, pour ce faire, il faut avoir recours aux terminologies de référence (à savoir des vocabulaires codés conçus pour transmettre une signification commune dans une diversité de contextes, par exemple SNOMED CT®) les plus appropriées pour répondre aux besoins cliniques et opérationnels des utilisateurs.
Grâce à une terminologie de référence, nous pouvons modeler et coder l’information médicale de manière à ce qu’elle soit claire, concise, univoque, reproductible et traitable par tout système utilisant la même terminologie, à l’aide de n’importe quel protocole de communication HL7.
Par exemple, quand l’information « trouble » au sujet d’un patient est communiquée d’un système à un autre ou d’une appli à une autre au moyen d’un protocole de messagerie HL7, mais sans l’usage d’une terminologie de référence, l’équipe de soins qui reçoit l’information pourrait se demander:
- Le patient a-t-il un trouble de la parole?
- Le patient a-t-il une vision trouble?
- Ses analyses font-elles état d’une urine trouble?
Or, si cette information est transmise sous forme de codes ou d’identificateurs de concepts SNOMED CT, les destinataires comprendront le sens précis que nous voulons attribuer à « trouble ».
La médecine de précision exige une terminologie de précision. Sinon, nous risquons de causer du tort aux patients à cause d'une mauvaise interprétation de l'information.
Inforoute est heureuse de mettre diverses terminologies médicales (SNOMED CT; version canadienne de LOINC [Logical Observation Identifiers Names and Codes], appelée pCLOCD [Base de données pancanadienne des codes d’observation de laboratoire] et d’autres terminologies) gratuitement à la disposition de quiconque souhaite en faire l’implantation dans un système, une solution ou une application.
Ces terminologies suivent l’évolution des connaissances médicales et sont donc mises à jour régulièrement.
Cessons de dire que les systèmes doivent communiquer entre eux et commençons à dire qu’ils doivent utiliser des terminologies de référence.
Il y va de la précision. Il y va de notre santé.
Pour en savoir plus sur ces terminologies de référence, visitez InfoCentral, assistez à la SNOMED CT Expo les 18 et 19 octobre 2018 à Vancouver, ou écrivez-nous à Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
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Andrea MacLean, B.Sc., TLM, est la directrice des Normes d'interopérabilité chez Inforoute Santé du Canada. À ce titre, elle est responsable du centre relevant d'Inforoute qui est chargé de la publication pancanadienne de SNOMED CT, des bases de données pCLOCD (pan-Canadian LOINC Observation Code Database) et des normes HL7. Andrea compte plus de 20 années d’expérience en implantation des TI dans le domaine des soins de santé et a beaucoup travaillé à l’implantation des normes de contenu clinique ainsi que des rapports synoptiques codés et normalisés. Andrea a représenté le Canada au sein de nombreux comités d'informatique internationaux.