« Nous ne nous sentons plus oubliés; nous sommes maintenant sur un pied d'égalité avec nos concitoyens des grandes villes. » Ce commentaire d'un patient illustre bien le succès du projet d’expansion du réseau de télésanté des Premières Nations.
Mis sur pied en 2013, il a été déployé dans plus de 200 collectivités autochtones de la Colombie-Britannique. Son but était de réduire les écarts dans l'accès aux services intégrés de santé et de mieux-être en rapprochant ces services de la maison grâce aux technologies de soins virtuels. Depuis son lancement, quelque 180 professionnels de la santé ont offert des services de télésanté à plus de 15 000 membres des Premières Nations. Ce projet d'implantation de la télésanté a occupé le devant de la scène à la Conférence eHealth de cette année, puisque l'équipe du projet y a reçu les honneurs pour sa réussite.
La reconnaissance a même été double : le projet a été récompensé du prix Excellence in Canadian Telehealth, et Eyrin Tedesco, directrice des initiatives cliniques de santé électronique pour l'Autorité de la santé des Premières Nations (FNHA), a été choisie pour prononcer l'exposé principal (Dr. Mo Watanabe Honorary Lecture). Mme Tedesco a souligné que c'est grâce à une nouvelle approche qui mise sur les soins primaires que l'équipe est en mesure de fournir des services qui ont un impact important sur ces collectivités. Cette approche permet aux cliniciens de faire partie d'une équipe de soins intégrés et de fournir des services opportuns à leurs patients, peu importe où ils habitent. « Comme ils ont accès à un poste ou à une plateforme logicielle de vidéoconférence dans leur lieu de travail, [les professionnels des soins primaires] n'ont plus besoin de se rendre dans un établissement de soins actifs pour avoir accès à ce type d'outil, a précisé Mme Tedesco. Si nous voulons qu'ils l'adoptent, qu'ils s'en servent vraiment et qu'ils le fassent de manière efficace et efficiente, nous devons leur procurer un accès sur place. »
Megan Hunt, ancienne directrice des projets de santé électronique et actuellement directrice de la région du Nord à la FNHA, a insisté sur le fait que le projet permet d'offrir tout un éventail de services. « Bon nombre de projets de télésanté ne ciblent qu'un seul domaine clinique, a-t-elle fait remarquer. Celui-ci a montré que nous savions faire preuve d'une grande créativité et que nous pouvions regrouper une panoplie de services cliniques et paramédicaux selon une approche multidisciplinaire qui répond vraiment aux besoins uniques des Premières Nations en matière de soins de santé. » Parmi les services dont la prestation est facilitée par le projet, mentionnons l'ergothérapie, les services de nutritionnistes, des télécliniques de méthadone et des rencontres d'Alcooliques Anonymes par téléconférence.
L'équipement de télésanté permet de relier simultanément un grand nombre de participants qui se trouvent à différents endroits, que ce soit à des fins médicales (p. ex. l'éducation d'un patient diabétique) ou pour d'autres motifs (un cercle d'Aînés, des cours, des réunions d'affaires, etc.). « Il n'y a pas de limites aux usages qu’on peut faire de la télésanté dans ces collectivités, affirme Mme Tedesco. Quand nous installons l'équipement quelque part, je dis toujours aux gens que cet équipement leur appartient et qu'ils peuvent s'en servir de la façon qu’ils jugeront la plus profitable pour eux tous. »
Pour en savoir plus sur ce projet d'expansion, veuillez visiter le site de la FNHA ici.